Au fil de l’eau (3/3)


Pour mon aventure, j’ai décidé de choisir un thème, comme un fil conducteur, un phare qui me guiderait tout au long du voyage. Étant particulièrement attirée par les paysages de lacs et de rivières, j’ai naturellement élaboré un itinéraire au fil de l’eau. En partant de la Suisse, j’ai traversé les Alpes direction l’Italie, l’Autriche et la Slovénie. De cours d’eau en rivières, de lacs en barrages, j’en ai pris plein les yeux! De la fenêtre du train, mon regard a été happé par des paysages sublimes, si dépaysants et pourtant si près de chez moi. Un voyage incroyable, jalonné de magnifiques étapes. J’en retiens trois qui m’ont spécialement marquée: le barrage de la Grande Dixence (en Suisse), le Lago di Braies (en Italie) et les Gorges de Vintgar (en Slovénie).

Les gorges de Vintgar

Je loge un peu en dehors de la touristique Bled, aux portes du Parc national du Triglav. Levée aux aurores, je m’aventure à la marche en direction de mon objectif aquatique du jour: les Gorges de Vintgar. À pied comme en train, j’aime cette liberté qu’offre le voyage; celle de prendre le temps d’admirer les paysages. À mon rythme, je parcours les petites routes qui traversent la campagne slovène. Les paysages me rappellent parfois la Suisse. La nature est omniprésente, parfois sauvage et magnifique, parfois presque ordonnée, domptée par la main experte du paysan.

À Vintgar, le flot de touristes n’est pas encore arrivé. Je me faufile sur les pontons qui enjambent le torrent impétueux. Il fait encore frais. On entend le chant timide de quelques oiseaux, l’air sent la rosée du matin et les feuilles croquantes qui ombragent le sentier. Quand le soleil matinal passe entre les falaises, il se reflète dans l’eau et fait briller la magie de ce lieu. Les cascades assourdissantes laissent place à un cours tranquille. Les visiteurs ont construit des tours de cailloux qui s’élèvent vers le ciel. Quand les flots reprennent de la vitesse, ils lissent les pierres et chassent les algues, donnant à l’eau une transparence éblouissante.

Camille Marion